Des métiers du luxe en mutation

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Métiers du luxe : « De nombreux emplois se créent, portés par l’avènement du digital. »

Karim Djidjelli est directeur de l’ING (Institut National de Gemmologie) et directeur des études de l’EAC (École d’Art et de Culture). Analysant les évolutions du secteur du luxe, il évoque les attentes des recruteurs, la place centrale du numérique dans les métiers et le retour confirmé de l’authenticité dans les attentes des clients. Un bon tour d’horizon avant de s’engager dans des études spécialisées. Parole d’expert.

Comment se porte le secteur du luxe ?

C’est un secteur qui n’a jamais connu de crise majeure, encore moins en France, un pays à l’identité culturelle forte, qui a une longue histoire avec le luxe. Mais le marché du luxe ne se cantonne pas à l’Hexagone : toute la planète est concernée et de grandes maisons de joaillerie, de parfum ou de mode ont des enseignes dans plusieurs pays. De nombreux emplois se créent ainsi que de nouveaux métiers, portés surtout par l’avènement du digital.

Justement, quelle est la place du digital dans les métiers du luxe ?

Elle est centrale ! Les marques misent sur les « nouvelles expériences clients » : les consommateurs de luxe veulent du nouveau par rapport à ce qu’ils connaissent déjà, ils veulent une expérience à vivre, en boutique ou sur les supports digitaux. En boutique, il a donc fallu penser de nouveaux aménagements, intégrer des écrans tactiles, proposer des services digitaux complémentaires. Sur le Web, il a fallu développer des apps, organiser des campagnes de communication digitale inédites et de grande envergure.

Cela signifie-t-il que les anciens métiers du luxe vont disparaître ?

Pas du tout ! Nous aurons toujours besoin de gemmologues, de joailliers, de communicants, de directeurs de boutique, etc. À l’ING, nous proposons d’ailleurs un CQP de Vendeur de haute horlogerie, en partenariat avec la Fédération française d’horlogerie. Cette formation en un an, plébiscitée par les employeurs, témoigne bien de la nécessité de conserver les métiers traditionnels.

Cette nécessité traduit-elle un besoin d’authenticité chez les clients du luxe ?

Exactement : les consommateurs de luxe veulent un retour aux sources, de l’authenticité dans les produits, la qualité, les matériaux. Lorsque l’on parle de luxe, on parle de savoir-faire traditionnels, patrimoniaux. Et la France doit jouer sur ce qui la différencie. Dans toutes nos formations, nous avons d’ailleurs restauré un cours de savoir-vivre à la française : les étudiants y apprennent les codes du luxe à la française, les protocoles, les do et les don’t lorsque l’on organise un dîner, que l’on accueille des clients. Il faut les connaître, car ils sont uniques à nos traditions. Les clients étrangers viennent à Paris chercher une hospitalité, une vision du luxe qu’ils ne trouveront pas à Londres ou à New York.

Que recherchent les recruteurs du secteur ?

Ils recherchent des diplômés opérationnels, qui savent comment fonctionnent l’entreprise et ses codes, et qui investissent leurs compétences personnelles pour avancer sur un projet. La capacité d’adaptation est très importante, ainsi que la maîtrise de trois langues étrangères, dont l’anglais.

Que conseillez-vous à un jeune qui hésiterait à se lancer vers le luxe ?

De se demander d’abord : « qu’est-ce que je veux vraiment faire ? » Notre but de pédagogues est de faire en sorte que – au-delà de la formation – d’un point de vue humain, nos étudiants arrivent à la meilleure version d’eux-mêmes, qu’ils se réalisent et soient opérationnels tout de suite. C’est pourquoi nos formations sont en alternance ou en stage obligatoire : pour que les connaissances qu’ils acquièrent soient immédiatement mises en pratique.

Mais si le digital prédomine dans les métiers, pourquoi suivre une formation dans une école du luxe plutôt que dans une école du numérique ?

Car il manquerait à l’étudiant la culture du luxe et la visibilité du secteur à 360°. Il faut connaître l’ADN des marques, savoir comment les produits sont fabriqués, les savoir-faire uniques mobilisés, pour pouvoir proposer des projets digitaux stratégiques modernes qui respectent l’histoire et la philosophie de la marque.

Pour en savoir plus sur l’ING, rendez-vous ici !

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