L’héritage de César Ritz

Suite César Ritz – Hotel Ritz Paris

César Ritz a vu le jour le 23 février 1850 à Niederwald, dans la vallée de Conches. Il était le 13e et plus jeune fils d’Anton et Kreszentia Ritz-Heinen, un garçon issu d’une famille paysanne de la vallée de Conches semblable aux autres enfants, avec cependant quelque chose de différent.  Sa mère a très tôt décelé chez lui une sensibilité d’artiste, à une époque où personne n’imaginait que ce garçon vif d’esprit deviendrait un jour le «roi des hôteliers et l’hôtelier des rois». Il quitte son village natal pour la première fois à 14 ans et se rend à Sion pour suivre une école francophone. 

César Ritz se montrant insuffisamment appliqué et reconnaissant, son père l’envoie à Brigue pour suivre un apprentissage de sommelier à l’hôtel Couronne et Poste. Il y a vécu ses premiers contacts avec la restauration, rapidement ombragés par les mots explicites du patron: «tu ne feras jamais un véritable hôtelier!» (citation de Joseph Escher, directeur de l’hôtel Couronne et Poste de Brigue à l’époque).

L’appel du large

«Parcourir le monde avec des ailes à l’âme et des désirs brûlants dans le cœur.» (citation de Raymond Wirthner). Le parfum de l’aventure ressenti dans la petite ville affairée de Brigue fascine César Ritz et l’entraîne dans un nouvel univers. 

En 1867, c’est l’attrait de l’exposition universelle de Paris qui l’attire dans cette ville. Il est engagé comme sommelier à l’hôtel de la Fidélité et est bientôt surnommé «César le rapide», se distinguant également par une grande quantité de vaisselle cassée. 

Il travaille ensuite au sein de différents établissements, occupant des fonctions allant d’aide-sommelier à gérant, en passant par chef de rang. À tout juste 19 ans, il semble déjà s’approcher du point culminant de sa carrière. Au renommé Voisin, il se familiarise avec les habitudes de la haute société et connaît le succès professionnel. Il y apprend également les secrets de l’art culinaire, outil indispensable pour un futur hôtelier. C’est à ce moment qu’il rencontre le célèbre chef français Auguste Escoffier (1846 – 1935), créateur entre autres du fameux dessert Pêche Melba. Auguste Escoffier accompagnera César Ritz lors de nombreuses étapes importantes dans son parcours professionnel. Il deviendra un collaborateur et un conseiller indispensable, mais également un véritable ami. 

En raison de la guerre franco-allemande, César Ritz revient à Niederwald en 1871. Mais Paris ne le lâche pas, et un an plus tard, il travaille comme sommelier à l’hôtel de luxe Splendide. Il grimpe ici aussi les échelons jusqu’au poste de maître d’hôtel. 

Durant l’exposition universelle de 1873 à Vienne, César Ritz apprend au restaurant Les Trois Frères Provençaux à côtoyer des hôtes exigeants comme des monarques, des diplomates et des politiciens. Parmi toutes ces personnalités, le prince de Galles le marquera de manière particulièrement forte.

Rencontres

Au cours des années 1880, une rencontre marquera l’avenir de César Ritz de façon déterminante. Il fait en effet la connaissance de Marie-Louise Beck, fille d’hôtelier avec qui il débute une histoire d’amour. Elle sera à ses côtés, mettant son immense engagement et sa perspicacité au service de César Ritz. Ils auront ensemble deux fils, Charles et René Ritz. 

César Ritz se rapproche d’un rêve avec l’acquisition du restaurant de la Conversation à Baden-Baden et de l’hôtel de Provence à Cannes. Il souhaite en effet concevoir un établissement en accord avec ses propres idées. «Il donne à son hôtel tout le raffinement qu’un prince pourrait trouver dans sa propre résidence.» (citation de Louis Mettler). Il avait le flair et la chance nécessaire. Des hôtes comme L’Empereur allemand ou le Premier ministre italien font rapidement partie de sa clientèle et sont la preuve de son succès. Ses idées toujours originales et innovantes réjouissent ses clients et lui procurent sa renommée.

Clairvoyance

César Ritz jouit d’une réputation et d’un prestige toujours grandissants, et il sait mettre à profit les critiques. Lors de sa participation à l’ouverture de l’hôtel Savoy à Londres, il remarque des lacunes dans différents domaines. Rapidement, l’hôtel se retrouve dans les chiffres rouges. 

César Ritz est appelé en sauveur et est engagé à mi-temps comme directeur du Savoy, continuant en outre à s’occuper de ses établissements à Baden-Baden et à Cannes. 

En compagnie d’une équipe rodée, il continue de développer sa philosophie en matière d’hôtellerie. Il attache une grande importance à l’agencement et ne néglige aucun détail. Il s’occupe personnellement de chaque hôte et organise des fêtes somptueuses. L’hôtel Savoy et César Ritz deviennent ainsi des références en matière de goût et d’art dans le secteur hôtelier.

Un expert et un hôtelier en voyage

Entre 1890 et 1900, César Ritz atteint indiscutablement le sommet de sa carrière professionnelle en tant que spécialiste de l’hôtellerie. Il est le premier président de la «Ritz Hotel Development Company» à Londres. L’objectif de cette organisation est la construction d’hôtels de luxe sur le continent et la création d’une chaîne hôtelière mondiale. Il projette des établissements de ce type au Caire, à Madrid et à Johannesburg, et conçoit en même temps les plans de son propre hôtel à Paris. En tant qu’hôtelier et expert, il contrôle à ce moment pas moins de huit hôtels, représentant un total de 2’000 lits d’hôtes. Le premier succès de la société «Ritz Hotel Development Company» est l’acquisition d’un terrain dans la City de Londres destiné à la construction du Carlton, le deuxième Ritz.

HÔTEL «RITZ» PARIS

Durant longtemps, César Ritz a rêvé de son hôtel modèle construit en accord avec ses idées et ses visions. 

L’Hôtel Ritz Paris voit le jour à la Place Vendôme dans une ancienne résidence princière, représentant déjà en soi un véritable monument. L’hôtel est inauguré en 1898 à l’occasion d’une cérémonie somptueuse. «Les hôtes sont venus. Et ils sont venus en grand nombre.» (citation de Louis Mettler). 

Ce que l’on nomme la «philosophie Ritz» est mise en œuvre dans cet établissement. L’architecture raffinée est étudiée jusque dans les derniers détails, tous les souhaits des clients sont réalisés, la sensibilité en matière de nouveautés et de tendances est perceptible, le luxe est partout et la cuisine est préparée par des maîtres ne manquant pas d’idées. 

«L’Hôtel Ritz est une petite maison à laquelle je suis très fier de voir mon nom attaché.» (citation de César Ritz).

L’héritage de César Ritz est toujours vivant. Il ne s’agit ici pas uniquement des souvenirs de son génie hôtelier. Ses idées et ses visions sont encore bien présentes dans la gastronomie et l’hôtellerie actuelles. César Ritz savait dans quelle atmosphère les hôtes se sentent à l’aise. En plaçant l’hospitalité comme critère de bien-être pour les clients, il a su reconnaître la qualité principale propre à l’hôtellerie. 

César Ritz approuverait certainement que l’on exprime ici un sentiment de gratitude à toutes les personnes qui consacrent leur énergie et leur créativité au confort des hôtes.

Je me sentais à l’étroit sur mes terres, malgré les sommets qui me permettaient de voir loin. Toutefois, le calme et la sérénité des montagnes ont aiguisé mes sens et ma concentration. Le chevrier que j’étais s’est transformé en roi au contact du monde. Le fils de paysan est devenu un grand voyageur cosmopolite. Je me suis mis au service des puissants et de la belle société. J’ai réinventé l’hospitalité et le service hôtelier. Au bout d’une vie bien remplie je suis retourné pour le repos éternel dans la vallée qui m’a vu naître. Je suis César Ritz.

FONDATION CÉSAR RITZ DE NIEDERWALD

La Fondation César Ritz Niederwald a été fondée en 1929 par Marie-Louise Ritz, épouse de César Ritz, dans l’esprit de César Ritz. Le capital de la fondation a été apporté par la famille Ritz. La fondation d’utilité publique soutient financièrement les jeunes du Niederwald et de la vallée de Conches dans leur formation.

Fondation César Ritz Niederwald

info@caesarritz-stiftung.ch

www.caesarritz-stiftung.ch



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